Nous pouvons à présent avoir quelques perspectives, parfois contre-intuitives, de thématiques qui ont été évoquées dans les articles rassemblés sur innovscovid19.com. Dans le graphe ci-dessous, nous avons considéré 4 sujets à l’intérieur des 4 typologies d’innovation que nous avons sélectionnées :
- Les masques (Lutte contre la contamination)
- Les respirateurs (Assistance aux personnels médicaux)
- La surveillance de la température (Surveillance santé)
- La technologie UV (Hygiène)
Que nous disent les courbes ?
Avec 7 mois d’observation de l’évolution des volumes d’information liés aux 4 thèmes précités, nous pouvons d’ores et déjà analyser des tendances qui mettent en lumière des phénomènes que l’on pressent, mais aussi certains qui ne sont par forcément « visibles à l’œil nu ».
Les masques : il semble que ce soit parti pour durer
Les masques on très rapidement suscité un intérêt très fort, qui, après une vague de stimulations très marquée au début de la pandémie en France, s’est relativement estompée en 2 mois. Elle s’est cependant maintenue à un niveau élevé de préoccupation continue pour susciter la créativité. Cela relève probablement du fait que, socialement, le masque est considéré comme un accessoire que nous serons amenés à utiliser sur le long terme. Néanmoins, il faut constater qu’un un volume conséquent des nouveaux masques relève davantage du design et du confort que de l’implémentation de progrès techniques.
Les respirateurs : faire face à la pénurie
L’un des sujets brûlants du début de la pandémie a été la constatation que nos services hospitaliers étaient dans l’incapacité de prendre en charge un volume important de patients arrivant pour des affections respiratoires, qui est l’un des symptômes les plus aigus de la covid-19. Au niveau des innovations, nous avons effectivement constaté que ce problème se posait à une échelle mondiale puisque nombre d’instituts de recherches mais aussi de praticiens hospitaliers ont planché sur des solutions de respirateurs « low cost », qui pouvaient être disponible en « open source » et 3D-imprimables. Cependant, l’étude de la courbe correspondante montre également que ce sujet n’a été mobilisé que 3 mois, et il y a donc fort à parier que cela a suffit à permettre aux hôpitaux de s’équiper à hauteur des besoins exprimés.
La surveillance de la température : importante au départ, peu importante à ce jour
En termes de surveillance de la santé publique, il s’est avéré que l’un des symptômes les plus facile à identifier pour la covid-19 est une montée de température chez un bon nombre de sujets symptomatiques. Aussi, la surveillance de la température s’est rapidement imposée comme une mesure préventive qu’il fallait étendre en particulier aux lieux recevant du public. Cependant la courbe associée montre une baisse régulière de l’intérêt pour ce sujet. En effet, à mesure que l’on connaissait de mieux en mieux la maladie, deux éléments devenaient clairs : la mesure de la température est un paramètre très imparfait de détection et des tests beaucoup plus probants arrivaient sur le marché et se généralisaient.
La technologie UV : un intérêt qui semble s’amoindrir
On savait que les UV-C, à savoir les rayons ultraviolets dont la longueur d’onde est comprise entre 280 et 100 nanomètres, étaient tueurs des bactéries, virus et autres agents pathogènes et sont utilisées depuis longtemps pour cette application. Et il est vrai que dès lors qu’une efficacité explicite contre le coronavirus a été démontrée scientifiquement par un article paru dans Nature le 1er juin dernier (lien), l’engouement pour cette technologie d’hygiène ne s’est pas fait attendre. Des robots et autres dispositifs équipés de LED à UV-C ont été élaboré pour des usages de désinfection divers. Cependant, il demeure un doute sur la nocivité des UV-C au contact de la peau. Par conséquent, à l’instar d’autres produits détergents, ils convient de manipuler ces objets avec précaution : on ne peut encore imaginer une lampe ou un dispositif d’éclairage qui rayonnerait en permanence en neutralisant le virus. Ainsi, nous pouvons interpréter la courbe en cloche associée aux UV-C comme un intérêt qui s’est amoindri sans s’être éteint. Mais l’histoire de cette technologie est encore loin d’être terminée, et cette interprétation n’est pas définitive.